vendredi 1 juin 2012

Italie : la Squadra azzurra privée d'Euro de football ?

L'équipe nationale italienne est décimée par les enquêtes sur les matchs truqués. À tel point que le sélectionneur évoque le retrait pur et simple de son équipe de l'Euro 2012.


   
La Squadra azzurra a le blues. Devant la multiplication des enquêtes pour fraude sportive qui impliquent des internationaux, Cesare Prandelli, le sélectionneur de l'équipe d'Italie, en est arrivé à évoquer vendredi le retrait de son équipe de l'Euro 2012. "Je préfèrerais ne parler que de foot mais les événements me forcent à tenir d'autres discours. Pour moi, il y a des aspects plus importants que les matchs. Si pour le bien du foot on nous demandait de ne pas participer à l'Euro, ce ne serait pas un problème."
L'équipe d'Italie est en effet décimée par les enquêtes judiciaires. Le 28 mai dernier, l'arrière Domenico Crescito a été mis en examen pour le scandale des matchs truqués et immédiatement exclu de la sélection transalpine. Le lendemain, on apprenait que l'autre arrière de l'équipe d'Italie, Leonardo Bonucci, est également sous enquête de la magistrature dans la même affaire. N'étant pas formellement mis en examen, Bonucci est encore dans l'équipe nationale. La presse sportive se demande toutefois s'il aura la sérénité nécessaire pour tenir sa place durant l'Euro 2012. 
                       


Buffon dans la tempête

Avec l'incrimination de Gianluigi Buffon, c'est désormais le capitaine et gardien de but de la Squadra azzurra qui est dans l'oeil du cyclone. Trente-quatre ans, surnommé "Superman" pour son talent, inamovible gardien de but de la Juventus de Turin et de l'équipe d'Italie, champion du monde en 2006, Gianluigi Buffon est une icône du foot italien, l'alter ego du mythique Dino Zoff. Mais "Gigi" a un péché pignon : c'est un flambeur. Alors que leºrèglement de la fédération de foot interdit aux joueurs professionnels de jouer de l'argent sur le résultat des matchs qui se déroulent dans la péninsule, il fut impliqué en 2006 dans une affaire de paris clandestins.
Et l'histoire se répète. C'est la banque d'Italie qui a cette fois signalé des "mouvements anormaux" sur le compte du gardien de but : 15 chèques pour un montant de 1,660 million d'euros débités entre janvier et septembre 2010. Le bénéficiaire de ces chèques est le propriétaire d'un bureau de tabac où se trouve également un terminal de paris sportifs. Pour les enquêteurs, le buraliste n'était qu'un prête-nom et les sommes étaient en réalité jouées sur les résultats de matchs de foot.

"Investissements"

Pour sa défense, Buffon a prétendu que son ami faisait pour lui des investissements. Mais les enquêteurs ont démontré qu'à chaque versement du gardien de but correspondait un pari sportif de la même somme de la part du buraliste. C'est désormais la justice sportive qui va devoir se prononcer.
La menace de Cesare Prandelli de se retirer de l'Euro est une provocation destinée à resserrer les rangs des tifosi derrière l'équipe. Mais en moins d'une semaine, c'est la deuxième personnalité à évoquer une suspension du sport favori des Italiens. Mercredi dernier, à titre personnel, le président du Conseil, Mario Monti, s'était en effet interrogé sur l'opportunité "d'arrêter le championnat de ligue I pendant deux ou trois ans". Le foot italien est malade et personne ne sait comment lui faire retrouver sa crédibilité.

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